Homme politique investi depuis le dbut des années 90 dans la vie de la principauté mais également sur la scène européenne, il occupe depuis un an et demi le poste de chef de gouvernement, autrement dit la plus haute fonction politique andorrane. Un fauteuil pas vraiment capitonné. «C’est la premire fois que des socialistes arrivent à la tête du gouvernement».
Et de rappeler la phrase prononcée par François Mitterrand lors de son discours d’investiture «L’alternance est l’oxygène de la démocratie».
Ce fut donc une petite rvolution au pays du tout libéral lorsqu’en juin 2009, Jaume Bartumeu Cassany enfila le costume de patron d’un petit État qui a beaucoup changé ces dernières années. «À l’époque de mes grands-parents, c’était une terre d’ouvriers agricoles qui partaient travailler en France au printemps et passaient l’hiver ici, coupés du monde. À partir des années soixante le flux migratoire s’est inversé.
Beaucoup d’Andalous et de Galiciens ont quitté l’Espagne pour s’installer en Andorre, beaucoup de Portugais également. Notre économie a pris un virage»
En un demi-siècle, la population de la principauté est ainsi passée de 6 000 plus de 80 000 habitants. « Aujourd’hui les Andorrans veulent s’ouvrir à l’Europe et ont conscience que pour cela, il nous faut sortir du système de paradis fiscal. L’Andorre n’est pas la terre exclusive de quelques grandes familles.
Il y a aujourd’hui ici des gens très différents issus de tous nos brassages. C’est cette jeune génération qui porte en elle une volonté puissante de changement.»
S’attelant donc à ce pourquoi il a été élu, Jaume Bartumeu Cassany a mené tambour battant quelques belles batailles : levée partielle du secret bancaire, ouverture à la concurrence du secteur bancaire. Et son gouvernement ne semble pas vouloir en rester là.
Sur le sujet de la fiscalité, reste un dossier sensible, celui de l’impôt sur le revenu qui n’existe pas aujourd’hui. «Cette situation est un frein au développement de notre commerce extérieur car l’absence d’imposition à la source entrane pour nos entreprises des surtaxes très lourdes exigées notamment par l’Europe dès qu’elles mettent un pied hors de nos frontières». Cela pénalise également l’Andorre dans son souhait de se rapprocher de l’Union europeénne qui ne voit pas la situation d’un bon oeil. Du boulot donc…
Côté social, Jaume Bartumeu Cassany et son gouvernement travaillent depuis plusieurs mois à la mise en place d’une allocation-chômage. «Jusqu’ l’année dernière, le chômage n’existait quasiment pas en Andorre». La gestion des permis de travail aux étrangers constituait une variable d’ajustement suffisante. Mais la crise économique mondiale et ses répercussions notamment en Espagne ont fortement ralenti l’activité. En quelques mois plusieurs milliers d’Andorrans se sont retrouvés sur le carreau.
«Nous avons mis en place une mesure d’aide mais qui n’est que provisoire. Il faut une loi qui tablisse une véritable allocation-chômage». Reste que là encore il faut convaincre et que l’avenir de ce gouvernement ne tient qu’ un fil puisqu’il ne bénéficie que d’une majorit relative au parlement. «Le vote du budget, début 2011, sera décisif ». Et pourrait conduire des élections anticipées. «Si aucun accord n’est trouvé, je demanderai comme j’en ai le droit la dissolution de l’assemblée et l’organisation de nouvelles élections». Les Andorrans trancheront.